Montréal, le 7 novembre 2023 – Le Chantier de l’économie sociale salue les intentions du gouvernement en matière de logement dans sa mise à jour budgétaire, tout en souhaitant que celles-ci s’engagent plus explicitement vers les entreprises qui peuvent garantir l’abordabilité réelle et à long terme, soit les entreprises sans but lucratif.
« Nous partageons la préoccupation du gouvernement d’accélérer la construction de nouveaux logements au Québec. Mais, pour le Chantier, un élément essentiel manque à l’appel : créer des conditions favorables pour le développement d’un grand parc de logements non lucratifs qui assure la pérennité de l’abordabilité. L’argent investi par le gouvernement ne devrait pas être neutre de valeurs. En favorisant les développeurs de projets immobiliers en économie sociale dans le PHAQ et par les fonds fiscalisés, on s’assurerait que les unités bâties par ces programmes soient réellement abordables à long terme » affirme Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale.
Rappelons que le mouvement de l’économie sociale, que ce soient les entreprises elles-mêmes ou les grands réseaux, détient plusieurs solutions pour pallier la crise du logement, tant par le maintien de l’abordabilité que par le développement de nouvelles unités. On parle notamment de la rénovation du parc existant, du soutien à l’achat d’unités actuellement abordables par des OSBL et des coopératives, des mesures fiscales pour le logement non lucratif, ainsi que les fonds d’investissement disponibles pour les entreprises en économie sociale.
L’innovation technologique, sans innovation sociale
Face au besoin d’innovation dans tous les secteurs de la société, le Chantier croit que les mesures en innovations présentes dans ce mini-budget oublient certains acteurs. Ces mesures s’adressent principalement aux grandes entreprises et valorisent essentiellement l’innovation technologique. Pour aller plus loin, le gouvernement devrait intégrer des mesures destinées aux PME, incluant les entreprises d’économie sociale, afin de permettre le déploiement d’innovations sociales et technologiques dans plusieurs secteurs d’activités comme le logement, les soins à domicile ou le transport.
« Les événements climatiques extrêmes des derniers mois et les crises économiques qui secouent le Québec exigent plus que des subventions à de grandes entreprises pour l’achat de logiciels de productivité. Un peu partout, des entreprises collectives, des citoyens, des municipalités se mobilisent pour trouver des solutions collectives aux nombreux défis auxquels font face les communautés. Les grandes innovations sociales, les modèles d’affaires et les façons de faire de ceux qui les développent doivent également être considérés comme des innovations dignes de soutien dans cette stratégie. C’est une occasion ratée de reconnaître l’apport d’une multitude d’acteurs dans l’innovation au Québec. » conclut madame Alain.
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À propos du Chantier de l’économie sociale
Le Chantier de l’économie sociale est une organisation autonome et non partisane qui a pour principal mandat la concertation pour la promotion et le développement de l’entrepreneuriat collectif au Québec. Corporation à but non lucratif, le Chantier réunit des promoteurs d’entreprises d’économie sociale (coopératives et organismes sans but lucratif) œuvrant dans de multiples secteurs d’activités (communications, loisir, technologies, habitation, services aux personnes, ressources naturelles, formation, financement, services de proximité, culture, etc.), des représentants des grands mouvements sociaux et des acteurs du développement local en milieux urbain et rural.
L’économie sociale au Québec en bref
Le Québec compte plus de 11 200 entreprises d’économie sociale qui représentent globalement un chiffre d’affaires de 47,8 milliards de dollars. Celles-ci procurent un emploi à plus de 220 000 personnes.
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Source: Chantier de l’économie sociale
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